A la conquête d'un géant

Publié le 4 septembre 2017 par Aurore

Icône du Japon, on le voit sur 80% des photos de voyage; star des peintures, certains y vont par conviction religieuse, d'autres pour l'exploit sportif, en route pour la conquête de ce géant mesurant 3776m, je parle bien du Mont Fuji ! Ou Fujisan en version japonaise la montagne sacrée la plus haute du Japon.

Je ne pensais vraiment pas en faire l'ascension, ce n'était pas dans mes plans et surtout loin de mes objectifs sportifs. Mais j'ai été comment dire... vexée de ne pas l'avoir vu pendant les 2 mois d'été où j'étais à quelques centaines de kilomètres, du coup j'ai décidé : "si je ne peux le voir je l'escaladerai !".

Je suis donc partie à la conquête de ce géant.

Le travail terminé dans le Ryokan où je boss j'ai chaussé mes chaussures, 2 paires de chaussettes, ma polaire et une écharpe et je suis partie pour l'ascension de nuit.

Il y a 4 chemins pour aller jusqu'au sommet, celui que j'ai prit commence dans une forêt à environ 1700m d'altitude; le noir et le silence étaient impressionnants, au bout d'une centaine de mètres, une persée entre les branchages m'a permis d'admirer pour la première fois au Japon un ciel étoilé magnifique; au dessus des nuages, le silence, l'univers calme et serein contrairement à mon rythme cardiaque.

Une fois sortie de la forêt on ne peut être qu'admiratif devant la vue qui s'offre à nous; même si c'est de nuit on peut voir les lumières des villes qui s'accrochent au pied du Mont Fuji; et jusqu'à très loin, tellement que certaines donnaient l'impression de voler dans le ciel.

Je n'étais pas prête psychologiquement et physiquement à gravir cette montagne; se décider en 1 semaine à aller au sommet c'est quasi suicidaire et j'avoue que jusqu'au bout j'ai cru que je n'y arriverai pas. Pour seul indicateur du chemin qu'il reste à parcourir à chaque refuge un panneau qui vous indique le nombre de mètres avant le prochain.

Il n'y a que 7 km entre le départ à la 5ème station et le sommet, mais ces 7kilomètres sont horribles, J'ai fais d'ailleurs du 1km/h, je pense que les tortues ont dû me doubler mais ce n'est pas grave; au moment où je pensais abandonner, le chemin emprunté a été rejoint par un autre et je me suis retrouvée entourée d'une foule de gens, des jeunes, des vieux, des gamins... j'allais pas faire demi-tour alors que devant moi il y avait un gosse de 7ans! J'ai donc continué à avancer avec ces centaines de personnes.

Une foule immense, beaucoup d'étrangers qui font ça pour graver dans leur mémoire ce souvenir du Japon; quelques japonais qui font ça comme pèlerinage religieux; et des frappés qui vont à la conquête des plus hauts sommets du monde et pour qui le Mont Fuji est une médaille supplémentaire dans leur collection d'ascensions (et ceux là je commence à les comprendre, il y a quelque chose dans l'ascension d'une haute montagne qui donne envie de recommencer, et ce n'est pas que le manque d'oxygène).
Et puis après un tournant il est là... le sommet tant attendu, tant espéré... la fin de l'ascension et juste au moment où le soleil commence à se montrer. Moment magique où il brille pour la première fois de cette journée éclaire la terre, le pays du soleil levant mérite bien son nom.

Je l'ai fait et j'avoue que je pense qu'un jour j'aimerai le refaire, lui ou un autre mais les ascensions il n'y a rien de mieux pour se dépasser et voir que tout compte fait on est capable de faire des choses qu'on ne pouvait pas imaginer. Petit temps de pause pour admirer, faire le tour du cratère (ben oui on est sur place et c'est pas 1km de plus ou de moins qui vont nous faire du mal), et c'est déjà le temps de la descente.

La descente se fait par un autre chemin, et c'est plutôt monotone, et puis ça brise toutes les imaginations sur comment les canettes de coca arrivent au sommet. C'est fini les mulets et sacs à dos tout se fait avec des bulldozers maintenant. C'est donc sur une piste large et glissante, encore plus fatigante que la monté que la descente se fait. Mais non pas sans des pauses admiratives du paysage.

Une expérience que je conseille non sans quelque préparation : pantalon, doubles chaussettes, guêtres pour éviter les cailloux dans les chaussures lors de la descente, chaussures de marche, veste, polaire et coupe vent car en haut ça souffle un peu; bien sûr gants et lampe torche. Vu la descente je déconseille de la faire de nuit, si vous montrez pour voir le coucher du soleil prévoyez une nuit dans un gîte car il y a moyen de se casser une jambe quand on voit rien.

Le Mont Fuji fascine, volcan encore actif qui peut se réveiller n'importe quand, image symbolique du Japon, inscrit au patrimoine mondial; important pour la culture japonaise, cône solitaire vénéré et admiré, majestueux sur les cartes postales et photos souvenir, le Mont Fuji est un incontournable et je suis heureuse d'avoir pu en faire l'ascension.

Et vous l'auriez-vous fait?

Quelques informations supplémentaires :

pour s'y rendre :